L’Iran a lancé vendredi soir des dizaines de missiles balistiques contre Israël, en représailles à une série de frappes aériennes israéliennes sans précédent ayant visé plus de 200 sites militaires et nucléaires à travers le territoire iranien. Cette escalade marque un tournant dangereux dans les tensions régionales.
Les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs villes israéliennes, notamment à Tel-Aviv, où la population a été invitée à rejoindre les abris. Des explosions et des colonnes de fumée ont été observées dans le ciel de la métropole.
L’armée israélienne a confirmé avoir subi deux vagues de missiles visant des bases militaires, affirmant avoir intercepté une partie des engins. En retour, elle a intensifié ses frappes, ciblant notamment les installations nucléaires d’Ispahan, Natanz et Fordo. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a signalé la destruction de la partie en surface du site de Natanz, sans hausse des niveaux de radiation.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié cette campagne de représailles de l’une des « plus grandes opérations militaires de l’histoire », assurant que d’autres frappes étaient à venir. Il a confirmé l’élimination de hauts responsables militaires iraniens, dont le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, ainsi que plusieurs scientifiques du programme nucléaire.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a qualifié l’opération israélienne de « déclaration de guerre ». Selon Téhéran, les frappes ont fait 78 morts et plus de 320 blessés, majoritairement des civils. En Israël, 34 blessés ont été recensés, dont une femme grièvement atteinte à Tel-Aviv.
La tension monte à l’approche de pourparlers indirects sur le nucléaire entre l’Iran et les États-Unis prévus dimanche à Oman, désormais incertains. Le président américain Donald Trump a exhorté l’Iran à conclure un accord, tout en menaçant de ripostes « encore plus brutales ».
Alors que les appels à la désescalade se multiplient à l’échelle mondiale, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence. Pendant ce temps, la population iranienne manifeste massivement à Téhéran, scandant : « Mort à Israël, mort à l’Amérique ».
La région, en proie à une extrême instabilité, reste suspendue à l’évolution de ce conflit d’envergure inédite entre deux puissances antagonistes du Moyen-Orient.