La tempête judiciaire déclenchée par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19 ne faiblit pas. À ce jour, 27 personnes ont été inculpées pour des faits de détournement, surfacturation, ou utilisation injustifiée des fonds, après l’ouverture d’une enquête par le procureur Ibrahima Ndoye. La Division des investigations criminelles (DIC) a procédé à plusieurs arrestations, alors que cinq ministres de l’ère Macky Sall sont dans le viseur de la justice.
Parmi les inculpés : d’anciens Dage, des fournisseurs, mais aussi des figures culturelles comme Baba Hamdy, Tange Tandian et Abdou Aziz Mbaye. Certains ont été libérés après avoir consigné des montants — au total plus de 258 millions de F CFA — tandis que d’autres restent sous contrôle judiciaire. L’affaire révèle aussi un pan trouble : 500 millions issus du budget du ministère de la Culture auraient été distribués à des artistes sur instruction présumée de Macky Sall, selon Léonce Nzally, ancien Dage.
Par ailleurs, une enquête distincte cible l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo), où 500 millions auraient été détournés. Le directeur administratif en charge accuse l’ancien DG, Maodo Malick Mbaye, actuellement au Maroc.
Malgré des failles relevées dans le rapport de la Cour des comptes — notamment sur des textes de référence périmés ou des pièces justificatives mal interprétées — la procédure se poursuit. Mais pour certains observateurs comme Waly Diouf Bodian, le système de consignation risque de permettre aux puissants d’échapper à la prison, menaçant la crédibilité de la lutte contre l’impunité.