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Kocc Barma entre les mains du juge d’instruction

El Hadj Babacar Dioum, plus connu sous le pseudonyme de « Kocc Barma », a été présenté ce lundi 21 juillet 2025 au tribunal de grande instance de Dakar, où il a fait l’objet d’un retour de parquet, une mesure qui signifie que le procureur a estimé nécessaire de prolonger sa garde à vue pour complément d’enquête ou réexamen du dossier. Le mis en cause fait l’objet de lourdes accusations, notamment pour collecte et diffusion illicite de données à caractère personnel, publication d’images contraires aux bonnes mœurs, chantage, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux. Ces faits, s’ils sont confirmés, relèvent de la cybercriminalité et sont passibles de lourdes peines selon le Code pénal sénégalais et la loi sur la protection des données personnelles. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet, ce qui implique désormais l’intervention d’un juge d’instruction chargé de poursuivre les investigations, d’éventuellement inculper Kocc Barma, et de décider de sa mise en liberté ou de son placement en détention provisoire. Son arrestation, intervenue jeudi dernier, est le fruit de plusieurs années de surveillance et d’enquêtes menées par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC). Celle-ci a été déclenchée par de nombreuses plaintes, dont la plus récente — et déterminante — a été déposée par une mineure de 16 ans qui aurait été victime de chantage lié à la diffusion de contenus intimes la concernant. Cette plainte a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à Kocc Barma et de procéder à son interpellation. L’affaire suscite une vive émotion dans l’opinion publique, car le site qu’il dirigeait — largement critiqué depuis des années pour ses publications attentatoires à la vie privée, à la dignité humaine et souvent jugées pornographiques — était connu pour exposer des individus à la vindicte populaire, souvent sans leur consentement. Cette procédure judiciaire pourrait donc marquer un tournant dans la régulation de l’espace numérique sénégalais, en posant les bases d’une réponse pénale plus ferme contre les abus en ligne, notamment ceux portant atteinte à la vie privée, à la dignité et à la protection des mineurs.

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