Les habitants de la cité Almadies 2, à Rufisque, sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une tentative d’accaparement de leur unique espace collectif : le terrain de football du quartier.
Selon eux, ce terrain constitue bien plus qu’un simple lieu de sport. Il sert aux séances d’éducation physique des écoles, aux prières collectives ainsi qu’aux activités culturelles et sociales. Dans une cité qui compte près de 15.000 familles, il est perçu comme « le dernier espace de respiration » face à une urbanisation galopante.
« Ce serait un désastre social, environnemental et écologique si ce terrain disparaît. Notre quartier est déjà étouffé par le béton », alerte Mamadou Sène, membre du collectif des habitants.
Les habitants pointent du doigt l’homme d’affaires Diop Sy, « accusé de vouloir morceler le terrain à des fins immobilières ». Selon eux, « le promoteur aurait hypothéqué le site auprès d’une banque, laquelle aurait déjà enclenché une procédure de lotissement ».
« Nous nous sommes réveillés un matin et avons vu des équipes commencer à installer un dispositif de lotissement, sans concertation », dénonce M. Sène. Les riverains soupçonnent des irrégularités dans l’attribution du terrain, pourtant identifié comme zone publique dans le plan initial de la cité.
Face à la montée des tensions, le collectif des habitants interpelle directement le président de la République Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. « Nous n’accepterons aucun compromis. L’État doit siffler la fin de la récréation avant que la situation ne dégénère », a déclaré Madame Mbaye, déléguée du quartier.
Pour l’heure, le bras de fer reste entier. Les habitants promettent de ne pas céder et appellent à une intervention rapide des autorités pour préserver le climat social.
Marie Sow