En l’espace de 48 heures, plus de 36 corps sans vie ont été repêchés à Mbour. En 2023, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a recensé 500 décès, avec des milliers de jeunes et d’enfants portés disparus en mer et dans les déserts.
« Le silence face à cette tragédie est inacceptable et complicité », lit-on dans un communiqué de la plateforme citoyenne « DIISOO NGIR TABAX ELEK », (Plateforme des Acteurs non Étatiques), qui compte rencontrer la presse dans l’après midi du jeudi 12 septembre 2024 à son siège.
« Face à la gravité de la situation le long de nos côtes, caractérisée par une multiplication des points de départ et une recrudescence des décès, il est impératif que l’État, en plus du plan ORSEC, prenne des mesures immédiates. Un deuil national devrait être décrété, et un Conseil présidentiel dédié à la migration irrégulière, désormais un Problème National Urgent et Prioritaire, doit être convoqué », martèle la plateforme citoyenne « DIISOO NGIR TABAX ELEK » dans le communiqué. Pour elle, « cette crise nécessite une mobilisation générale et décentralisée pour allouer les ressources nécessaires à la lutte contre ce phénomène ».
La Constitution de 2016 stipule, dans ses Articles 7 et 20, que « La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’État a l’obligation de la respecter et de la protéger » et que « La jeunesse est protégée par l’État et les collectivités publiques contre l’exploitation, la drogue, les stupéfiants, l’abandon moral et la délinquance ».
La migration irrégulière est un symptôme des défaillances des politiques publiques de jeunesse. Toutefois, la société civile appelle à restaurer « l’espoir et la dignité des jeunes par la création d’un observatoire opérationnel pour le suivi et la prise en charge de leurs préoccupations ».
« Cela constitue une urgence absolue », selon les acteurs non étatiques réunis au sein de la plateforme citoyenne « DIISOO NGIR TABAX ELEK » qui également, « ne peuvent accepter l’abandon moral de la jeunesse et la banalisation de la migration irrégulière, qui représente désormais un véritable fléau ».
« Des Assises nationales sont nécessaires pour évaluer et réformer les politiques publiques migratoires au Sénégal », selon la plateforme citoyenne, qui appelle, par conséquent, « toutes les forces vives à se joindre à l’Initiative nationale citoyenne contre la migration irrégulière ».
« Il est crucial de sensibiliser les autorités, les collectivités, les communautés et les familles sur cette question vitale, car chaque citoyen est une partie de la solution », a-t-elle ajouté.