Un atelier de deux jours sur le rôle des médias dans la lutte contre le trafic illicite de migrants s’est ouvert jeudi à Saly. Initiée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (OnuDC) et le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (Cilmi), la rencontre vise à renforcer les capacités de 23 participants, dont 17 journalistes, à traiter la migration avec rigueur et responsabilité.
Présent à l’ouverture, le secrétaire permanent du Cilmi, Dr Modou Diagne, a dressé un bilan jugé encourageant : de 3 606 interpellations de migrants et 718 pirogues interceptées en 2024, le Sénégal est passé en 2025 à 2 965 interpellations et seulement 39 pirogues arrêtées. Une tendance à la baisse qui, selon lui, reflète l’efficacité des actions de sensibilisation, de surveillance et de coopération.
Dr Diagne a toutefois averti que la migration irrégulière « ne disparaît pas, elle se déplace », citant la Gambie, la Guinée et la Mauritanie comme nouveaux points de départ. D’où l’importance des accords bilatéraux et régionaux, mais aussi de mesures alternatives pour offrir formation, emploi et réinsertion aux candidats et migrants de retour.
Pour le responsable du Cilmi, les médias constituent un maillon central de cette stratégie : « Informer correctement, protéger les populations et déconstruire les récits trompeurs des passeurs ».
Malgré les progrès, le phénomène reste marqué par les drames, comme l’a rappelé l’affaire récente de Sénégalais arrêtés aux Canaries. « Derrière chaque statistique, il y a des vies humaines exposées à la noyade, à la violence et parfois à la justice », a-t-il conclu.