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Ousmane Sonko dénonce de graves violations et annonce une réforme des codes minier et pétrolier

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a dressé un constat sévère de la gestion des secteurs du pétrole, du gaz et des mines, lors d’un atelier stratégique tenu mardi sous l’égide du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Devant un parterre d’experts et d’acteurs du secteur extractif, le chef du gouvernement a annoncé une révision en profondeur des textes législatifs encadrant ces industries clés.

« Le Sénégal a raté sa première phase d’appropriation de ses richesses minières et pétrolières », a affirmé M. Sonko, dénonçant une série de pratiques et de choix contractuels qui, selon lui, ont marginalisé les intérêts nationaux au profit d’opérateurs étrangers peu transparents.

Le Premier ministre a notamment pointé du doigt la faiblesse du cadre juridique actuel, qu’il juge trop centré sur l’attractivité pour les investisseurs, au détriment de la souveraineté économique du pays. « Il est impératif de revoir notre dispositif législatif et de l’adapter aux meilleures pratiques internationales », a-t-il ajouté.

Un comité de lecture des contrats et conventions, mis en place au niveau de la Primature, aurait mis en lumière plusieurs irrégularités. Parmi les violations relevées figurent :

le choix d’opérateurs sans réelle crédibilité, parfois domiciliés dans des paradis fiscaux ;

le non-paiement ou le paiement partiel des taxes et redevances ;

une prolifération d’exonérations fiscales et douanières injustifiées ;

le non-versement des dividendes dus à l’État ;

le non-respect des normes environnementales et des droits des communautés locales ;

l’inapplication de la loi sur le contenu local ;

l’absence de transformation locale des ressources extraites ;

le non-approvisionnement du marché national en gaz naturel et en or ;

et enfin, un défaut de contrôle sur les quantités effectivement extraites.

Ces constats accablants, selon M. Sonko, justifient une réforme en profondeur des codes pétrolier et minier, afin de garantir que l’exploitation des ressources naturelles contribue réellement au développement du pays.

Une volonté de rupture

Le chef du gouvernement a assuré que des travaux sont en cours pour réviser l’ensemble des textes juridiques encadrant les industries extractives. L’objectif affiché est clair : instaurer une gouvernance plus transparente et plus favorable aux intérêts du Sénégal.

« Même si les textes actuels sont imparfaits, nous aurions pu en tirer profit avec une meilleure application. Malheureusement, c’est la pratique qui a été défaillante », a-t-il souligné, tout en affirmant que « le temps du laxisme est révolu ».

Cette sortie musclée s’inscrit dans une volonté affichée du nouveau régime de rompre avec les pratiques du passé, dans un contexte où la gouvernance des ressources naturelles reste un sujet sensible et hautement stratégique pour l’avenir économique du pays.

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