Le président sortant Abdelmadjid Tebboune a été réélu ce 8 septembre avec un résultat impressionnant de 94,65% des voix lors de l’élection présidentielle en Algérie. Toutefois, cette victoire écrasante survient dans un contexte de participation électorale relativement faible, malgré une légère hausse par rapport à la précédente élection.
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a annoncé que le taux moyen de participation à 20h, selon des chiffres préliminaires, atteignait 48,03%. Ce chiffre reste en deçà des attentes, même s’il représente une amélioration par rapport à la participation de 39,83% enregistrée lors de la présidentielle de 2019. Ce scrutin de 2019, qui avait conduit Abdelmadjid Tebboune à son premier mandat avec 58% des suffrages, avait lui aussi été marqué par une importante abstention.
La réélection de Tebboune intervient dans un climat politique tendu, marqué par des critiques sur la gestion économique et sociale du pays. Malgré les défis posés par la baisse des revenus pétroliers, une inflation persistante et les difficultés liées à la gestion de la crise sanitaire, Abdelmadjid Tebboune a réussi à s’imposer une nouvelle fois à la tête de l’État.
Pour ses partisans, cette large victoire témoigne de sa capacité à maintenir la stabilité dans un pays en proie à des tensions internes et à des attentes de réformes démocratiques. Cependant, pour ses détracteurs, ce scrutin reflète davantage une démobilisation de l’électorat qu’un véritable plébiscite en faveur du président sortant.
Le taux de participation, bien qu’en légère hausse par rapport à 2019, reste symptomatique d’un manque d’enthousiasme au sein de la population. Le Hirak, mouvement de contestation populaire né en 2019, a sans doute laissé des traces profondes dans la société algérienne, avec une désillusion vis-à-vis des processus électoraux. De plus, la campagne électorale elle-même n’a pas suscité un fort engouement, en raison d’un paysage politique dominé par Tebboune et l’absence de figures de l’opposition en mesure de mobiliser l’électorat.
Alors que Tebboune entame un nouveau mandat, de nombreux défis l’attendent. La gestion de l’économie, fortement dépendante des hydrocarbures, sera au cœur de ses préoccupations. De plus, il devra répondre aux aspirations d’une jeunesse en quête de réformes, notamment sur les questions de gouvernance et de liberté d’expression.
Si Abdelmadjid Tebboune a été réélu avec une écrasante majorité, le faible taux de participation témoigne d’une certaine apathie de la part de l’électorat, qui reste marqué par les turbulences politiques de ces dernières années. Le président devra maintenant s’atteler à réconcilier la population avec la vie politique et à répondre aux attentes de ceux qui ont choisi de bouder les urnes.