Après trois années de bras de fer, l’accord signé le 10 juillet 2025 entre l’État et les travailleurs des collectivités territoriales suscite un espoir prudent chez les agents de la Ville de Rufisque. S’ils saluent cette avancée, ils insistent sur la nécessité d’un accompagnement financier conséquent pour rendre les mesures effectives.
Malgré la chaleur accablante, les guichets de l’état civil restent désertés les jeudis et vendredis, jour de grève maintenue depuis six mois. « Je ne suis pas habilité à m’exprimer », confie un agent, traduisant l’attente et la prudence ambiantes. Même ambiance à l’hôtel de ville, où Ibrahima Niang, chef du service de gestion, déplore le manque d’informations sur la mise en œuvre des engagements pris.
Pour Tall Faye, secrétaire général du syndicat affilié à la CNTS/FC, l’accord constitue « une avancée inédite dans l’histoire syndicale du Sénégal ». Diadji Ndiaye, autre syndicaliste, regrette toutefois la lenteur de l’État à désamorcer la crise. Une assemblée générale est prévue pour statuer sur une possible levée définitive de la grève.
Les syndicalistes insistent sur la nécessité d’un soutien budgétaire fort. « À Rufisque, avec 800 agents dont 733 embauchés, il sera difficile d’appliquer les revalorisations sans l’aide de l’État », avertit Ndiaye. Tall Faye plaide pour l’allocation de 5 % du budget national aux collectivités territoriales, et pour la révision de la loi n°2011-08 encadrant leur statut.
L’accord prévoit une revalorisation salariale, une indemnité transitoire, et une enveloppe spéciale d’accompagnement. Reste à voir si les promesses seront tenues pour mettre fin définitivement à la grève.