La page du Covid-19 semble tournée sur le plan sanitaire, mais ses répercussions judiciaires se poursuivent au Sénégal, où plusieurs figures de l’ancien régime sont sous les verrous pour leur gestion présumée douteuse du fonds Force Covid-19.
Mansour Faye, maire de Saint-Louis et ex-ministre du Développement communautaire, est écroué à Rebeuss depuis le 26 mai après sa comparution devant la Haute Cour de justice. Il fait face à de lourdes accusations : détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux et autres infractions liées à la gestion de 2,7 milliards FCFA alloués à son ministère.
Moustapha Diop, maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel, est également en détention préventive. Il est soupçonné d’avoir détourné plusieurs centaines de millions FCFA destinés à la lutte contre la pandémie. Son ministère avait reçu 2,5 milliards FCFA pour l’achat de masques, mais des retraits suspects, allant de 50 à 100 millions FCFA, ont été effectués sur un compte à la Bank of Africa, souvent par un mécanicien improvisé aide-comptable.
Aïssatou Sophie Gladima, mairesse de Joal et ancienne ministre, est elle aussi incarcérée depuis le 21 mai. Elle est accusée de détournement présumé d’un milliard FCFA prévu pour construire un centre de gravimétrie à Kédougou, jamais sorti de terre.
Ces trois édiles rejoignent Farba Ngom, député-maire des Agnam, déjà inculpé dans une autre affaire de détournement et blanchiment portant sur des transactions suspectes de 125 milliards FCFA, dont 31 milliards sur des fonds publics, selon la Centif.
Malgré la bataille engagée par leurs avocats, ces anciens dignitaires font désormais face à une justice déterminée à tirer au clair la gestion du fonds Force Covid-19.