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Sénégal : les lanceurs d’alerte bientôt récompensés à hauteur de 10 % des avoirs récupérés

Un nouveau pas est franchi dans la lutte contre la corruption au Sénégal. Le Conseil des ministres du 30 juillet a adopté un projet de loi sur le statut et la protection des lanceurs d’alerte. Ce texte ambitieux, porté par le Président de la République, doit être examiné par l’Assemblée nationale le 18 août prochain.

Le projet définit le lanceur d’alerte comme toute personne qui, dans un cadre professionnel, signale de bonne foi des actes criminels ou délictuels portant atteinte à l’intérêt général, en particulier dans les domaines financiers. Toutefois, les révélations portant sur des secrets protégés, tels que la défense nationale ou le secret médical, restent exclues.

Le texte élargit la protection aux proches du lanceur d’alerte ainsi qu’aux organisations qui lui viennent en aide. Il garantit l’anonymat, interdit toute forme de représailles – y compris le licenciement ou l’intimidation – et protège les auteurs de signalements contre toute poursuite civile ou pénale, même s’ils soustraient des documents.

Une innovation majeure réside dans la création d’un Fonds spécial de recouvrement des avoirs illicites, dont 10 % des montants récupérés seront versés à titre de récompense au lanceur d’alerte ou au prête-nom s’étant dénoncé volontairement. Cette mesure vise à encourager les signalements tout en renforçant la transparence dans la gestion publique et privée.

Ce projet de loi marque une avancée significative dans la moralisation de la vie publique et pourrait devenir un outil puissant de lutte contre la corruption au Sénégal.

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