Le directeur général de Sonatel, Sékou Dramé, s’apprête à quitter ses fonctions. Son successeur sera désigné le 24 juillet lors du Conseil d’administration du groupe Orange, actionnaire majoritaire de l’opérateur sénégalais avec 42,3 % du capital, aux côtés de l’État du Sénégal (27,2 %), des salariés (7,3 %) et du public (23,2 %).
Selon L’AS, Orange aurait déjà choisi Brelotte Bâ, actuel directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient. Polytechnicien, Bâ, Sénégalais, a dirigé plusieurs filiales du groupe (Mali, Guinée, Niger, Guinée-Bissau) avant sa nomination en 2022 à son poste actuel.
Mais ce choix fait polémique. Dans une lettre ouverte, Mouhamadou Lamine Badji, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Sonatel (SYTS), redoute que Bâ soit « formaté » pour défendre prioritairement les intérêts d’Orange au détriment de ceux du Sénégal. Il alerte le président Diomaye Faye, dénonçant « un renoncement à défendre l’intérêt du Sénégal et de l’Afrique » et évoque un risque de « dilution » de Sonatel dans le groupe français.
Badji réclame également que le Conseil d’administration se tienne dans une capitale africaine plutôt qu’à Paris, au nom de « la dignité des Africains ». « Le néocolonialisme, on en a assez ! », conclut-il.