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SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS : « Un Lycée Armée-Nation ne règle pas les maux » (spécialiste)

Le ministre de l’éducation nationale et le ministre des forces armées, sous l’autorité du Premier Ministre ont annoncé récemment la création de Lycée Nation-Armée pour la Qualité et l’équité ( LYNAQE). Selon les autorités étatiques, cette nouvelle école à bâtir sera non seulement inclusive tout en éduquant au numérique, l’intelligence – artificielle et au développement durable, mais elle devra aussi être axée sur l’humain et permettre au Sénégal de réussir son système éducatif.

Mais selon le Journaliste,
Doctorant en psychopédagogie, Mamadou Aïcha Ndiaye, « cette quête d’une nouvelle orientation a besoin de réflexion élargie, un dénominateur qui cimente pour le meilleur du cognito, le meilleur des aptitudes et des attitudes ».

L’école, selon le Doctorant en psychopédagogie, est « All in One » Tout en un. Un ensemble d’interactions qui attend des mutations, certes, mais pas de disproportions et pas n’importe comment.

« L’école est un corps et un esprit, le lycée un organe comme tant d’autres… Si on veut la (école) soigner, pansons tout le système », a-t-il dit dans une réflexion.

La rigueur de l’armée ne doit pas être imprimée qu’au lycée dans l’éducation au Sénégal. « Cette innovation voulue doit concerner tous les autres ordres d’enseignement sans discrimination de zones et de religions », a-t-il ajouté.

Cela devient plus qu’une urgence. Et, il faut prendre le mal par la racine et non pas par le tronc !
Les violences scolaires, les questions de discipline, les harcèlements, les grèves, les équipements, les ressources humaines et autres déperditions ne sont pas seulement les maux des lycées. « Le déséquilibre est à corriger d’abord ».

« Évitons de faire une école des plus intelligents, des « cracks » et une école pour les lents et les nuls.
Déjà, l’histoire d’une école avec foulard – voile, ou pas, nous indispose. L’école laïque nous interpelle pour des règlements recadrés, on songe à un « lycée » militarisé à la sauce « Nation », martèle M. Ndiaye.

Et les autres sections de l’éducation ? L’école des Armée-Nations doit concerner tous les secteurs et acteurs (parents, élèves enseignants, partenaires de l’école, et administration).

« Généraliser la qualité et la rigueur partout »

« La prochaine création de Lycées Nation-Armées pour la Qualité et l’Equité (LYNAQE) sera loin d’être une inclusion, une équité, encore moins une solution isolée pour sortir notre système éducatif des sentiers battus. Les lycées sans eau, sans énergie, sans murs, sans effectif conséquent, sans TABLE BANCS suffisants, sans bibliothèque, que sais-je encore ? », affirme le spécialiste des questions pédagogiques.

« Cette pensée, synonyme d’aveu d’impuissance ou d’errement de l’éducation en général et de l’enseignement secondaire en particulier, ne peut pas trouver solution pour une seule section », rappelle M. Mamadou Aïcha Ndiaye.

Que faire de l’école préscolaire et élémentaire ? Qu’est-ce qu’il en sera de l’enseignement moyen avant ce Lycée Armée-Nation ?

Pour le journaliste, Doctorant en psychopédagogie, c’est « Tout notre système éducatif, (case des Tout petits , école maternelle, primaire, formation professionnelle, technique, agricole, Prytanée militaire, cycle secondaire, et même l’ enseignement supérieur) qui a besoin de QUALITÉ, plus d’ÉQUITÉ, plus de RIGUEUR, plus de SÉRIEUX et surtout de DISCIPLINE ».

« Si l’école de Jules FERRY a fait son temps, celle de l’ Intelligence artificielle et du bioclimat devraient prendre en compte les limites des couches démunies et défavorables pour les tirer vers le haut. Le principe de BOURDIEU et autres défenseurs d’une école pour tous prône la fin des « abris provisoires » et des lycées en paille », souligne le journaliste Mamadou Aïcha Ndiaye. Avant de conclure, « l’élan de notre école en rouille peut trouver accélérateur pourvu qu’on trouve les meilleurs antioxydants ».

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