Le climat se détériore entre Jean Michel Sène, directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), et Thierno Alassane Sall, ancien ministre de l’Énergie et leader du parti République des valeurs (Rv). En cause : une vive polémique autour d’un projet d’électrification et, surtout, la résurgence d’un dossier explosif datant de 2015.
Dans un entretien accordé à Wal Fadjri, Jean Michel Sène a répliqué aux critiques de Thierno Alassane Sall sur la gestion d’un différend entre deux entreprises privées, en remettant sur la table le contrat Myna Distribution. Ce projet de 60 milliards de francs CFA, censé électrifier 1 144 villages, aurait selon lui été marqué par de graves irrégularités sous le magistère de Sall.
Le DG de l’ASER affirme qu’un décaissement de 12 milliards de francs CFA aurait été effectué en une seule journée, sans couverture budgétaire, sous pression directe du député Farba Ngom. « L’ordonnancement, le paiement et le décaissement ont été réalisés le même jour », précise-t-il.
À ce jour, 45 milliards auraient été décaissés alors que seuls 368 villages ont été électrifiés. Le projet serait complètement à l’arrêt. Jean Michel Sène appelle à l’ouverture d’une enquête par le parquet financier, évoquant un « véritable scandale ».
Il accuse en outre Thierno Alassane Sall d’avoir « validé les budgets de l’agence » alors qu’il était ministre de tutelle, et de chercher aujourd’hui à détourner l’attention des Sénégalais.
Un dossier aux lourdes implications qui pourrait relancer le débat sur la transparence dans la gestion des fonds publics.