À Yarakh, quartier modeste de Dakar, Alima est connue pour avoir été la première femme à tenter la traversée vers l’Espagne par pirogue. Son histoire, marquée par la résilience et le désir de changement, met en lumière les réalités douloureuses de la migration irrégulière.
Avant son départ, Alima a cumulé plusieurs petits emplois pour subvenir à ses besoins. Femme de ménage, vendeuse de poisson, aide-cuisinière,etc. « J’ai tout essayé mais les opportunités me manquaient et les perspectives restaient limitées « , clame-t-elle avant de préciser « je ne voulais pas dépendre des autres, ni attendre passivement un miracle « .
Le voyage par la mer était risqué, et Alima en était consciente. Pourtant, comme beaucoup, elle a cru que ce pari pouvait changer sa vie. Seulement à 250 kilomètres des côtes espagnoles, un vent violent a mis fin à ce périple. Toutefois, ce naufrage n’a pas freiné son envie de repartir. Elle rêve encore de « refaire sa vie dignement, même si cela doit se faire par les airs ou une autre pirogue ».
Le rêve d’Alima est légitime : « celui d’une vie meilleure, digne et libre ». Mais ce rêve ne doit pas se transformer en cauchemar.
Aujourd’hui, Alima, la femme déterminée, a surtout besoin d’alternatives concrètes pour reconstruire un avenir plus sur ici ou ailleurs. Notamment avec le soutien des ONG ou des institutions internationales (comme ENABEL, l’OIM ou les centres DER/FJ) qui proposent des formations gratuites en couture, coiffure, cuisine, transformation agroalimentaire, ou encore en gestion de microentreprises. « Avec une bonne formation, je pourrais lancer ma propre activité », soutient Alima.
Alima pourrait aussi utiliser son expérience pour sensibiliser d’autres jeunes à Yarakh. Témoigner, partager son parcours, pourrait non seulement lui redonner confiance, mais aussi « éviter à d’autres de prendre les mêmes risques », a conclu la première aventurière de Yarakh.