Aminata Touré, ancien ministre et figure politique notable, a saisi l’occasion des 100 jours de la présidence de Bassirou Diomaye Faye pour exprimer ses opinions dans un entretien avec Senepeople. Elle a profité de cette tribune pour revenir sur son différend avec l’ancien ministre Mansour Faye, et souligner la différence notable dans la gestion des nouvelles autorités par rapport à l’ancien régime, qu’elle jugeait envahie par des influences familiales.
Touré n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a évoqué la famille Faye Sall, décrivant leur influence comme « envahissante ». Elle a affirmé que sans l’appui familial, le nom de Mansour Faye n’aurait pas été aussi largement répandu. Cette critique découle de ses fonctions au sein de la Cour des Comptes, où des questions ont été soulevées concernant la gestion des fonds COVID-19 sous la responsabilité de Mansour Faye. Suite à ses commentaires sur cette gestion, Mansour Faye a poursuivi Touré en justice pour diffamation, bien que, selon elle, de nombreux Sénégalais et journalistes avaient exprimé les mêmes réserves.
Pour contrer ce qu’elle considère comme une intrusion familiale indue dans les affaires de l’État, Aminata Touré avait proposé une loi sur l’incompatibilité des familles. Cette loi visait à séparer rigoureusement les affaires familiales de la gestion de l’État. Elle a rappelé qu’une vingtaine de députés avaient déjà déposé une motion à l’Assemblée nationale pour que Mansour Faye et neuf autres ministres soient traduits devant la Haute Cour de Justice.
En contraste avec l’administration précédente, Touré s’est réjouie qu’aucun membre de la famille du président actuel, Bassirou Diomaye Faye, n’ait été impliqué dans la gestion du pouvoir durant les premiers 100 jours de son mandat. Elle considère cela comme un signe de bonne gouvernance et d’intégrité, différenciant clairement la nouvelle administration de celle de la famille Faye Sall.
Au-delà de la scène politique sénégalaise, Aminata Touré a élargi sa réflexion aux dynamiques familiales des présidences africaines en général. Elle a souligné que les interventions intempestives des familles présidentielles sont inappropriées dans des républiques non royales, appelant ainsi à une séparation nette entre les affaires de l’État et les intérêts familiaux.
Cette prise de position claire d’Aminata Touré résonne comme un appel à une gouvernance plus transparente et à un retour à des principes républicains stricts, à l’abri des influences familiales.
