Le prix du baril de pétrole est tombé sous la barre des 60 dollars (35 644 F CFA) ce mercredi 9 avril, une première depuis février 2021. Ce recul, conséquence directe de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis, a des implications contrastées pour le Sénégal, récemment entré dans le cercle des pays producteurs d’or noir.
Pour Adama Diallo, député et ancien directeur général de Petrosen Holding, cette situation est « un couteau à double tranchant ». Dans un entretien accordé à L’Observateur ce jeudi 10 avril, il souligne que la baisse du baril allège le poids des subventions sur le budget de l’État. « Toute économie est bonne à prendre dans un contexte de marges budgétaires étroites », explique-t-il.
Il précise que le prix réel du carburant inclut la subvention de l’État et le prix à la pompe. Or, malgré la chute du prix du baril, les tarifs à la pompe – 775 F CFA pour le gasoil et 990 F CFA pour le super – restent inchangés, car calculés sur la base d’un baril à près de 100 dollars. Cette stratégie permet à l’État d’économiser tout en respectant les recommandations du FMI.
Cependant, l’inquiétude plane sur la rentabilité du projet Sangomar, dont l’équilibre financier repose sur un baril à 60 dollars. « Il faudra peut-être revoir les prévisions de recettes dans une loi de finances rectificative », avertit Adama Diallo.
Entre soulagement budgétaire à court terme et incertitudes économiques à long terme, le Sénégal navigue avec prudence sur les vagues imprévisibles du marché pétrolier mondial.