Face à la pression foncière qui asphyxie les cimetières dakarois, la Ville de Dakar envisage des solutions inédites, dont la réouverture du cimetière de Soumbédioune, fermé depuis 1974.
Dans un entretien accordé au Soleil, Cheikh Oumar El Foutiyou Bâ, directeur des services techniques de la Ville, a expliqué que « le délai de 50 ans est épuisé » et qu’il serait possible de rouvrir ce site, sous réserve d’un consensus avec les familles des défunts et la collectivité lébou, gardienne des aspects culturels du lieu.
Il évoque également l’hypothèse d’utiliser une partie du cimetière de Bel Air où reposent des militaires français, estimant que ces espaces pourraient être réaménagés après concertation.
La situation devient critique : le cimetière de Yoff, le plus vaste de Dakar avec 26 hectares, est déjà occupé aux trois quarts. M. Bâ appelle l’État à prévoir de nouvelles assiettes foncières, y compris via l’expropriation, et propose même d’envisager l’aménagement de cimetières sur d’anciennes bases françaises libérées suite au retrait progressif des troupes.
« Ces bases pourraient effectivement servir de solution et permettraient d’intégrer la question des morts dans l’aménagement futur de la capitale », plaide le responsable, déplorant que l’habitat ait pris le dessus sur les espaces initialement prévus, notamment sur l’emprise de l’ex-aéroport de Yoff.
La Ville de Dakar est donc à la croisée des chemins, contrainte de repenser le foncier funéraire pour éviter une crise majeure.