La déclaration de politique générale (DPG) est en effet un exercice politique majeur au Sénégal, ancré dans les pratiques institutionnelles depuis plus de cinq décennies. Elle représente un moment clé où le Premier ministre nouvellement nommé expose devant l’Assemblée nationale les grandes lignes de son programme gouvernemental, tout en offrant une opportunité de dialogue et d’évaluation par les députés. Cet exercice constitue également un baromètre des priorités nationales et des ambitions des gouvernements successifs.
Évolution et significations politiques
Introduite par Abdou Diouf en 1970 sous l’ère Senghor, la DPG a pris une dimension symbolique et pratique, devenant un outil de communication stratégique et une vitrine des politiques publiques. Elle permet de mesurer les changements d’orientation au gré des alternances politiques et des crises économiques ou sociales.
Certaines DPG restent emblématiques par leur capacité à cristalliser l’esprit de leur époque :
Mamadou Lamine Loum (1998) : Avec une métaphore ambitieuse (« jeter un pont sur le 21ème siècle »), il incarne la transition entre un système socialiste en déclin et une ouverture vers des réformes libérales.
Moustapha Niasse (2000) : Sa DPG, marquée par un ton réformateur et fédérateur, souligne l’importance de la jeunesse et de l’inventaire national comme fondements du changement après la première alternance politique.
Un exercice de style et de vision
La personnalité du Premier ministre joue un rôle essentiel dans la manière dont une DPG est perçue. Idrissa Seck (2003), par exemple, a captivé l’opinion avec un discours riche en références culturelles et en éloquence, démontrant que la DPG n’est pas qu’un outil technique, mais aussi une mise en scène de leadership et de vision.
Le contexte actuel et Ousmane