La Banque africaine de développement (BAD) amorce un virage stratégique en faveur du transport ferroviaire, réduisant progressivement ses financements dans les projets routiers. Ce changement a été confirmé hier à Dubaï, lors de la Conférence inaugurale de l’Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye, par Maïmouna Ndiaye Diop, spécialiste en chef des infrastructures à la BAD.
« La part du secteur routier dans nos financements est passée de 85 % à 60 % », a-t-elle déclaré, expliquant ce « shift » par la volonté de promouvoir un transport plus durable, moins polluant et économiquement rentable. Le rail, en plus de transporter davantage de personnes et de marchandises, limite la dégradation des routes et affiche une meilleure longévité. Selon les études, une voie ferrée réhabilitée coûte 50 % moins cher qu’une route à deux voies et dure jusqu’à deux fois plus longtemps.
Entre 2022 et 2024, la BAD a financé 30 projets de corridors pour un montant de 7,23 milliards de dollars, dont quatre lignes ferroviaires. En 2024, elle a notamment garanti 696 millions de dollars pour mobiliser 3,9 milliards de dollars en faveur du Corridor Central reliant la Tanzanie, le Burundi et la RDC. Elle a aussi appuyé les études du pont Brazzaville–Kinshasa.
Au Sénégal, la BAD a été un partenaire clé dans le financement du Train express régional (TER) et se dit prête à soutenir la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Tambacounda. Une requête a été reçue de l’APIX, et le sujet a été évoqué avec le ministre de l’Économie. D’autres projets sont également à l’étude, dont la connexion du Port de Sendou aux réseaux autoroutier et ferroviaire.
