Le professeur Fatou Sow Sarr, directrice du laboratoire genre de l’Ifan, milite depuis plusieurs années pour que le Sénégal célèbre la Journée de la Femme le 7 mars, en hommage aux braves dames de Nder. Ces héroïnes, issues de la lignée royale du Walo, se sont immolées le 7 mars 1820 pour préserver leur honneur face à une attaque menée par des Almamy du Fouta et des Maures. Leur courage a inspiré la devise « On nous tue, on ne nous déshonore pas ».
À Dagana, la statue de la reine Ndatte Yalla rappelle cette tragédie de Talatay Nder, qui symbolise la place centrale des femmes dans l’histoire du Sénégal. Historiens et chercheurs, à l’instar de Bakhao Diongue Diouf, soulignent que le pouvoir était partagé entre hommes et femmes dans la société wolof, et qu’un souverain ne pouvait être capturé vivant.
Fatou Sow Sarr plaide pour une distinction entre le 7 mars, moment de réflexion sur l’histoire des femmes sénégalaises, et le 8 mars, consacré aux festivités internationales. Cette initiative vise à restaurer l’estime de soi des femmes et à reconnaître leur rôle dans la construction du pays.
Dans cette perspective, relaté le Soleil, une bande dessinée intitulée Talatay Nder, la véritable histoire de Nder racontée aux enfants, réalisée en partenariat avec ONU-Femmes, a été publiée pour transmettre cet héritage aux jeunes générations. Une manière de rappeler que les femmes sénégalaises ont été, et restent, des figures de leadership et de résistance.