Le verdict du rapport ITIE 2024 est sévère : les données concernant Petrosen ne sont ni exhaustives ni fiables. L’audit, réalisé entre le 15 novembre 2024 et le 2 avril 2025, met en lumière de graves insuffisances en matière de transparence et de traçabilité budgétaire dans la gestion de la compagnie nationale des hydrocarbures, notamment entre 2021 et 2023.
Parmi les manquements relevés figurent l’absence de détails sur les dettes contractées pour les projets GTA et Sangomar, la non-publication d’une convention d’avance de fonds avec Fortesa, ainsi que des financements non tracés de près de 9,8 milliards F CFA octroyés aux filiales RGS et Petrosen EP.
Le rapport signale également un flou total autour de trois prêts bancaires (CDS, BSIC et Citibank) estimés à 125 milliards F CFA, dont les conditions financières demeurent inconnues. À cela s’ajoutent une annulation de créance non justifiée, une rétrocession de 117,54 milliards F CFA non retracée dans les comptes de l’État, et un financement de 45,9 milliards F CFA aux filiales SAR et Petrosen TS dont la nature reste indéterminée.
Ces irrégularités, relevées également par la Cour des comptes, mettent en cause la gouvernance financière de Petrosen et soulignent, selon les auditeurs, la nécessité urgente de renforcer la transparence dans la gestion des revenus issus du secteur extractif.