Et si Dakar se dotait d’un téléphérique ? L’idée, qui pourrait prêter à sourire, est pourtant bien sérieuse. Elle s’inscrit dans une série de projets de transport urbain envisagés par le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud) et la Société financière internationale (SFI). Annoncé le 8 mai dernier par le directeur général du Cetud, Dr Thierno Birahim Aw, rapporte Le Soleil, ce projet figure parmi quatre axes d’innovation pour un transport « inclusif et climato-résilient ».
Dans un contexte de forte pression urbaine, la capitale sénégalaise comptera près de 7 millions d’habitants d’ici 2040, les externalités négatives liées aux transports routiers coûtent cher : 900 milliards de FCFA, soit 6 % du PIB en 2022, selon le Cetud. Congestion, pollution, bruit, accidents : autant de maux à traiter urgemment. C’est dans cette optique que le téléphérique, inspiré des modèles suisse ou français, est envisagé pour améliorer la desserte entre le Train express régional (TER) et les bassins d’emplois de Diamniadio.
Mais si le projet semble innovant sur le papier, il divise déjà l’opinion. Sur les réseaux sociaux, certains applaudissent l’ambition, d’autres dénoncent une fuite en avant. « Dakar est déjà saturée ! Il faut décentraliser », lancent plusieurs internautes, quand d’autres appellent à renforcer les lignes existantes, notamment vers Pikine, Keur Massar ou Bambilor, souvent oubliés des grandes infrastructures.
Pour d’autres, plus radicaux, la vraie priorité reste le désenclavement du Sud : « Le rêve des sudistes, c’est un train qui va jusqu’à Vélingara en passant par Kolda, Sédhiou et Ziguinchor », martèle un commentaire.
Entre rêve urbain et nécessité sociale, le téléphérique à Diamniadio pourrait bien devenir le symbole d’un débat plus large : comment penser la mobilité de demain sans oublier les réalités d’aujourd’hui ?
