La situation politique en Guinée-Bissau a pris un tournant critique ce mercredi, trois jours après l’élection présidentielle du 23 novembre. Selon des journalistes de l’AFP présents sur place, des tirs nourris ont été entendus aux abords du palais présidentiel, laissant craindre une intervention militaire contre le pouvoir en place.
Quelques heures plus tard, le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a affirmé à Jeune Afrique avoir été victime d’un coup d’État. Il indique avoir été arrêté vers midi alors qu’il travaillait dans son bureau au palais présidentiel. L’opération aurait été menée, selon lui, par le chef d’état-major de l’armée de terre.
Cette action survient après la publication de premiers résultats partiels de la présidentielle. Embaló revendiquait alors une victoire écrasante avec 65 % des suffrages, sur la base de son propre décompte.
Le président sortant précise que son arrestation s’est déroulée sans violence physique, mais plusieurs hauts responsables ont été interpellés en même temps que lui : le chef d’état-major général des armées, le ministre de l’Intérieur ainsi que le vice-chef d’état-major.
Ces événements plongent à nouveau la Guinée-Bissau dans une phase d’instabilité politique et militaire, ravivant les inquiétudes quant à l’issue du processus électoral et à l’avenir institutionnel du pays.



