La situation des migrants expulsés d’Algérie vers le Niger s’est gravement détériorée en avril 2025. Plus de 1 800 personnes ont été contraintes de quitter le territoire algérien dans le cadre d’une vaste opération de refoulement menée par les autorités, portant à plus de 4 000 le nombre total de migrants déportés vers la localité d’Assamaka au cours du mois, selon l’organisation Alarmphone Sahara.
Regroupés dans plusieurs villes algériennes, les migrants sont transportés jusqu’au tristement célèbre « Point Zéro », une zone désertique et inhospitalière à la frontière nigérienne, où ils sont abandonnés à leur sort. Ils doivent ensuite rejoindre, souvent à pied, la ville d’Assamaka, dans des conditions extrêmement précaires, sans eau, ni nourriture, ni assistance médicale.
Ces expulsions massives interviennent dans un contexte de durcissement des politiques migratoires en Afrique du Nord et de fermeture des routes vers l’Europe. Les migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, se retrouvent piégés dans des pays de transit comme l’Algérie, confrontés à la pauvreté, aux violences et à des expulsions arbitraires.
Le climat diplomatique tendu entre l’Algérie et ses voisins, notamment le Niger, le Mali et le Burkina Faso – dont les régimes militaires ont récemment retiré leurs ambassadeurs d’Alger – aggrave la crise. En 2024, plus de 30 000 migrants ont déjà été expulsés d’Algérie, et la tendance ne faiblit pas.
Face à l’ampleur de cette tragédie, les autorités algériennes et nigériennes gardent le silence, malgré les dénonciations répétées de violations des droits humains. Cette crise migratoire illustre les limites criantes de la gestion des flux migratoires dans la région et l’urgence d’une réponse humanitaire coordonnée.