Depuis la perte du pouvoir, l’Alliance pour la République (APR) subit une véritable hémorragie de ses hauts cadres, mettant en péril la stabilité du parti. Les départs successifs d’Aliou Sall, Cheikh Omar Anne et plus récemment Abdou Latif Coulibaly illustrent une désaffection croissante au sein des rangs du parti marron-beige. Cette situation, analysée par le sociologue Abdou Khadre Sanogo, est symptomatique d’une dynamique politique où l’opportunisme l’emporte souvent sur la conviction. Selon lui, les militants sont majoritairement motivés par des intérêts personnels plutôt que par une adhésion idéologique. Ainsi, lorsque les avantages liés à l’exercice du pouvoir s’estompent, de nombreux membres choisissent de quitter le navire.
Le Dr Sanogo souligne également les carences des écoles de parti dans l’éducation et la socialisation de leurs membres. Incapables d’inculquer les grandes valeurs et l’histoire des partis, ces institutions laissent les militants démunis face à des choix idéologiques. Dans ce contexte, Macky Sall, ancien président et leader charismatique de l’APR, pourrait jouer un rôle décisif dans la revitalisation du parti. Toutefois, la pérennité de l’APR dépendra de sa capacité à fédérer autour d’un idéal républicain et à intégrer les aspirations des nouvelles générations, marquées par une volonté de changement et de renouveau.