Le projet de loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2024 a été approuvé à une écrasante majorité par les députés. Présenté en début de semaine,il a obtenu 139 votes favorables sur 165 votants, avec 12 abstentions et aucun vote contre.
Ce texte prévoit une baisse des recettes budgétaires, qui s’établissent désormais à 4 075 milliards de francs CFA, soit une réduction de 840,2 milliards par rapport aux prévisions initiales. En revanche, les dépenses augmentent de 681,8 milliards, atteignant un total de 6 437,2 milliards de francs CFA.
Selon le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, ces ajustements sont dictés par un « contexte particulier », influencé par des évolutions politiques, économiques et sociales à l’échelle nationale et internationale. Parmi les facteurs déterminants figurent la nouvelle alternance politique et l’adoption de l’Agenda national de transformation. Le rapport de la Commission des finances et du contrôle budgétaire souligne que cette révision vise à maintenir l’équilibre budgétaire tout en s’adaptant aux nouvelles priorités des autorités en place.
Parmi les principales dépenses revues à la hausse, le ministre a mentionné une provision supplémentaire de 245,9 milliards de francs CFA pour les intérêts de la dette, conséquence de la hausse des taux d’emprunt. À cela s’ajoutent 140 milliards alloués au soutien des prix des produits de première nécessité et aux indemnisations, ainsi qu’un appui au secteur agricole. Le secteur énergétique bénéficie également d’une subvention de 289 milliards, dédiée aux compensations tarifaires pour la Senelec. Par ailleurs, 8 milliards sont prévus pour la gestion des inondations et 20 milliards pour l’organisation des législatives anticipées, programmées le 17 novembre 2024.
En matière de perspectives économiques, le nouveau cadre budgétaire prévoit un taux de croissance du PIB de 6,7 %, en recul par rapport à l’objectif initial de 9,2 %. Le déficit budgétaire, actuellement à 11,6 % du PIB, devra être réduit à 3 % d’ici 2027 afin de respecter les normes de l’UEMOA. Enfin, la pression fiscale est ajustée à 17,8 %.