Le Sénégal renforce sa lutte contre le blanchiment de capitaux. Lors de la 43ᵉ réunion plénière de la commission technique du GIABA, le directeur de cabinet du ministre des Finances, Bassirou Sarr, a révélé que la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a enregistré 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) en 2024, dont 83 % émanant des banques et établissements financiers.
En plus de ces signalements, 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE) dépassant les 15 millions FCFA ont été enregistrées, témoignant, selon M. Sarr, d’une culture de conformité grandissante. Il a également mentionné 2 172 demandes d’informations nationales et 45 internationales traitées par la CENTIF, soulignant la montée en puissance de l’intelligence financière du pays.
Cette performance s’inscrit dans une stratégie globale alignée sur la Vision 2050, axée sur le renforcement du cadre légal, l’actualisation de l’évaluation nationale des risques (ENR) et l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale 2025-2029 dès août prochain.
Le président de la CENTIF, Mouhamadou Bamba Siby, a mis en garde contre l’évolution de la criminalité financière et la nécessité d’une coopération régionale accrue. Pour sa part, le directeur général du GIABA, Edwin Harris, a pointé la montée de la cybercriminalité et des activités maritimes illicites, appelant à une action urgente et coordonnée.
La rencontre marque le lancement du troisième cycle des évaluations mutuelles du GIABA, dans un contexte où les États membres ont, selon M. Harris, enregistré des progrès encourageants en matière de conformité technique.
