Les verdicts tant attendus des procès de Bachir Fofana et Moustapha Diakhaté ont, une fois de plus, été reportés, suscitant l’indignation de la défense. Me Aboubacry Barro, avocat au sein du collectif chargé des deux dossiers, n’a pas caché sa colère à l’issue de l’audience.
« On ne peut pas, sous prétexte d’un mouvement d’humeur des greffiers, priver des citoyens de leur liberté pendant des semaines. C’est une dérive dangereuse, une violation grave de la présomption d’innocence », a-t-il fustigé.
Poursuivis dans deux affaires distinctes, les deux prévenus ont déjà vu leurs audiences multipliées. Les plaidoiries ont été faites, les réquisitions du parquet sont connues — six mois de prison dont trois ferme, assortis d’une amende — mais le jugement se fait toujours attendre.
Selon Me Barro, ce report devenu récurrent est désormais injustifiable : « Nous sommes en train de vivre une détention sans base légale, car rien ne justifie leur maintien en prison alors que tout a été dit. »
La grève prolongée des greffiers est invoquée comme principal motif de ce blocage, mais la défense rappelle que les droits des justiciables ne sauraient être suspendus en raison de problèmes internes à l’institution judiciaire.
« Ce que nous demandons, c’est simple : que le droit soit dit, ou à défaut, qu’ils soient libérés en attendant. La liberté est la règle, la détention l’exception », a martelé l’avocat.
