Popenguine s’apprête à accueillir, du samedi au lundi, la 137e édition de son pèlerinage marial, un événement religieux majeur drainant chaque année des dizaines de milliers de fidèles. Si l’affluence des pèlerins stimule fortement l’économie locale, elle met aussi en lumière un déficit criant d’infrastructures d’accueil.
« Le pèlerinage est une aubaine pour les commerçants, les restaurateurs, les vendeurs ambulants, et même pour les familles qui accueillent des pèlerins », a déclaré Frère Prosper Joseph Carvalho, membre du comité local d’organisation, dans un entretien avec l’APS. Les secteurs du transport, de la restauration, de l’hébergement informel et du petit commerce connaissent ainsi une forte activité durant ces trois jours.
Mais cette dynamique est freinée par le manque d’infrastructures adaptées. « Popenguine est victime de son nom. Elle est connue de tous, mais il n’y a presque rien pour accueillir dignement les pèlerins », regrette Frère Carvalho. Les rares centres d’hébergement disponibles, tels que ceux de Kizuto ou des sœurs, ne peuvent loger qu’une centaine de personnes. De nombreux pèlerins doivent ainsi se tourner vers des localités voisines comme Saly ou Mbour, détournant une partie des retombées économiques hors de la commune.
Frère Carvalho plaide pour des investissements dans des structures d’accueil durables. « Ce n’est pas à l’Église seule de porter ce fardeau. Une réflexion collective avec la commune et ses partenaires est nécessaire », insiste-t-il.
En attendant, l’organisation du pèlerinage repose sur un système communautaire : logements dans les écoles, hébergement chez les habitants, mobilisation des chefs de quartier. « Ce n’est pas un marasme total, mais on improvise avec les moyens du bord », reconnaît Frère Carvalho.
Le comité local, en lien avec les commissions nationales, prépare l’événement tout au long de l’année. Mais sans infrastructures solides, l’impact économique de ce rendez-vous spirituel reste en deçà de son potentiel.