Dans une déclaration solennelle sur l’état de l’enseignement supérieur, le président Bassirou Diomaye Faye a dressé un tableau sans complaisance du système universitaire sénégalais, appelant à une réforme urgente du baccalauréat et à une refonte profonde des curricula.
Le chef de l’État a dénoncé le déséquilibre budgétaire, soulignant que 46 % du budget du ministère de l’Enseignement supérieur sont absorbés par les œuvres universitaires, ne laissant que 483 francs CFA par étudiant pour le pédagogique, sur un total de 1 118 000 francs CFA investis annuellement par étudiant. Cette situation limite considérablement les marges pour la recherche.
Pour le président, le bac est un maillon faible du système, avec un taux d’échec jugé anormal. Il appelle à une refonte en profondeur de cet examen, qu’il considère comme un point de départ incontournable de toute réforme.
Diomaye Faye s’est également attaqué au décalage entre les formations universitaires et les besoins de l’économie nationale. Les profils scientifiques, techniques et professionnels – ingénieurs, techniciens, agronomes, informaticiens, pharmaciens – manquent cruellement, alors qu’ils sont essentiels à la souveraineté industrielle, alimentaire et pharmaceutique du pays.
Le président plaide pour un changement de paradigme, rompant avec la vision coloniale d’une élite restreinte. Il croit au potentiel des étudiants sénégalais : « Nos bacheliers L1 ou L2 peuvent devenir les piliers de notre développement, à condition d’avoir les bons outils : des curricula adaptés, une pédagogie rénovée, et des enseignants passionnés ».
Cette réforme ambitieuse de l’enseignement supérieur s’inscrit dans la vision « Sénégal 2050 », résolument tournée vers la transformation structurelle de l’économie.