Lors de la séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale ce vendredi, le Ministère des Finances a tenté de rassurer les députés : selon le ministre, les discussions avec Fonds monétaire international (FMI) se déroulent « très bien et de façon sereine ». Mais, a-t-il concédé, la situation de la dette publique reste « préoccupante », avec un ratio dette/PIB désormais estimé à 119 %.
Le ministre a précisé qu’en matière de solvabilité — autrement dit la capacité à honorer les engagements à long terme — le Sénégal ne serait pas en défaut. En revanche, sur le plan de la liquidité — c’est-à-dire la capacité à mobiliser immédiatement les ressources nécessaires chaque année — le besoin est considérable : « chaque année, le Sénégal a besoin en moyenne de 6 000 milliards de francs CFA » pour faire face à ses obligations.
Malgré ces assurances, le marché n’a guère été convaincu. Selon une note relayée par Bloomberg ce vendredi, les obligations sénégalaises libellées en dollars ont de nouveau reculé — pour la deuxième journée consécutive — reflétant les inquiétudes des investisseurs quant à la trésorerie de l’État. Les titres arrivant à échéance en 2033 ont ainsi perdu 1,6 centime par dollar, s’établissant à 61,7 cents à 16h54, heure de Londres, tandis que les obligations 2031 ont cédé 2,5 centimes pour tomber à 64,64 cents.
Ces développements mettent en lumière la fragilité persistante de la dette publique sénégalaise. Malgré les efforts de transparence du gouvernement, la combinaison d’un endettement élevé, de besoins annuels de financement importants et d’un accès au marché international en berne alimente les doutes des investisseurs sur la soutenabilité de la dette.



