Ce dimanche 15 décembre, plusieurs organisations de la société civile sénégalaise ont organisé une randonnée pédestre à Dakar pour réclamer des procédures de visa justes et équitables. Cet événement s’inscrit dans le cadre d’une campagne visant à dénoncer les difficultés croissantes auxquelles font face les Sénégalais pour obtenir des visas, ainsi que les inégalités que ces pratiques engendrent.
Des revendications claires pour plus d’équité
Sous les slogans « Voyager est un droit », « Non aux contraintes, visas pour tous » et « La réciprocité des visas, une question de souveraineté », les participants ont attiré l’attention sur la nécessité de repenser les politiques migratoires. Ils ont également appelé les autorités sénégalaises à instaurer un système de réciprocité des visas pour les étrangers souhaitant entrer au Sénégal, une mesure qu’ils considèrent comme essentielle pour renforcer la souveraineté nationale.
Un parcours du combattant pour obtenir un visa
Ces dernières années, l’obtention d’un visa pour les pays occidentaux est devenue un véritable défi pour les Sénégalais. Des personnes invitées à des rencontres d’affaires ou à des événements internationaux se voient souvent contraintes d’annuler leurs déplacements en raison de délais excessifs ou de l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous auprès des ambassades. Les jeunes, quant à eux, rencontrent les mêmes obstacles pour poursuivre leurs études à l’étranger ou pour entreprendre des voyages touristiques ou économiques.
Ces blocages contribuent à l’augmentation de l’émigration irrégulière, un phénomène alarmant en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, cette situation pousse de nombreux jeunes à emprunter des voies clandestines, notamment les périlleux voyages en pirogue, causant des drames humains dans des localités comme Mbour et Fass Boye.
Lutter contre les inégalités et les drames migratoires
Les organisations de la société civile dénoncent ces pratiques qu’elles jugent discriminatoires et réclament une ouverture des frontières et une simplification des procédures de visa. Selon elles, faciliter la mobilité internationale est une manière efficace de combattre les inégalités et la pauvreté tout en réduisant les flux migratoires irréguliers.
« Voyager est un droit fondamental, et chaque individu devrait avoir la possibilité de se déplacer librement sans subir des contraintes excessives », ont martelé les marcheurs.
Un appel aux autorités sénégalaises
Les organisateurs ont insisté sur l’urgence d’une réforme des politiques migratoires, tout en appelant les autorités sénégalaises à prendre des mesures concrètes pour garantir une réciprocité stricte dans l’octroi des visas. Cette revendication vise à établir un équilibre entre les pays et à restaurer une certaine justice dans les échanges migratoires.
Une problématique aux enjeux multiples
Cette campagne met en lumière des questions cruciales liées à la migration : la difficulté d’accès aux visas légaux, les drames de l’émigration clandestine et la nécessité d’un dialogue international pour établir des relations équitables entre les États. Alors que les frontières continuent de se refermer pour les Africains, cette initiative appelle à repenser les politiques migratoires afin de garantir une mobilité juste et responsable.
Ce plaidoyer, largement relayé sur les réseaux sociaux, est un signal fort envoyé aux décideurs politiques et une invitation à reconsidérer la mobilité humaine comme un droit inaliénable.
