À Yarakh, quartier modeste de Dakar, Alima est connue pour avoir été la première femme à tenter la traversée vers l’Espagne par pirogue. Son histoire, marquée par la résilience et le désir de changement, met en lumière les réalités douloureuses de la migration irrégulière.
À seulement 250 kilomètres des côtes espagnoles, un vent violent a mis fin à ce périple. Mais pour Alima, ce revers n’a pas brisé son rêve.
Une femme déterminée
Avant son départ, Alima a cumulé plusieurs petits emplois pour subvenir à ses besoins. Femme de ménage, vendeuse de poisson, aide-cuisinière — elle a tout essayé. Mais malgré ses efforts, les opportunités manquaient et les perspectives restaient limitées. Elle ne voulait pas dépendre des autres, ni attendre passivement un miracle.
Un rêve brisé, mais une volonté intacte
Le voyage par la mer était risqué, et Alima en était consciente. Pourtant, comme beaucoup, elle a cru que ce pari pouvait changer sa vie. Le naufrage n’a pas freiné son envie de repartir. Elle rêve encore d’un ailleurs, de refaire sa vie dignement, même si cela doit se faire par les airs ou une autre pirogue.
Des solutions pour rebondir
Aujourd’hui, Alima a besoin d’alternatives concrètes pour l’aider à reconstruire un avenir ici ou ailleurs, de manière plus sûre :
Formation professionnelle et entrepreneuriat
Des programmes locaux soutenus par des ONG ou des institutions internationales (comme ENABEL, l’OIM ou les centres DER/FJ) proposent des formations gratuites en couture, coiffure, cuisine, transformation agroalimentaire, ou encore en gestion de microentreprises. Avec une bonne formation, Alima pourrait lancer sa propre activité.
Accès au financement
Des structures comme la DER ou des microfinances locales offrent des crédits pour les femmes entrepreneures. En montant un dossier solide, Alima pourrait obtenir un petit financement pour débuter une activité génératrice de revenus.
Migration légale encadrée
Plusieurs accords bilatéraux entre le Sénégal et certains pays européens favorisent des programmes de mobilité légale : travail saisonnier, stages, ou visas d’étude. Alima pourrait être accompagnée pour candidater à l’un de ces programmes avec l’aide d’associations spécialisées.
Soutien psychosocial et accompagnement
Le traumatisme vécu en mer ne doit pas être négligé. Des centres comme celui de La Maison Rose ou des projets de réinsertion psychosociale accompagnent les femmes migrantes de retour. Parler, partager, être encadrée peut aider Alima à faire le point et rebondir.
Témoigner pour sensibiliser
Alima pourrait aussi utiliser son expérience pour sensibiliser d’autres jeunes à Yarakh. Témoigner, partager son parcours, pourrait non seulement lui redonner confiance, mais aussi éviter à d’autres de prendre les mêmes risques.
Le rêve d’Alima est légitime : celui d’une vie meilleure, digne et libre. Mais ce rêve ne doit pas se transformer en cauchemar. En la soutenant avec des solutions concrètes et humaines, on lui offre une chance réelle d’atteindre ses objectifs – ici ou ailleurs, mais dans la sécurité et la dignité.