Six jours après l’annonce de la tenue des élections législatives du 17 novembre, «le pouvoir garde un silence troublant sur les modalités d’organisation de ce scrutin», constate l’Alliance pour la Transparence des Elections (l’ATEL) dans un communiqué.
Cette alliance, qui compte près de cent (100) partis politiques et mouvements, va réunir ces signataires en Assemblée générale, le jeudi 19 septembre 2024 pour démarrer une forte mobilisation populaire en vue de faire respecter les critères de transparence de l’élection du 17 novembre prochain.
À ce jour, le décret convoquant le corps électoral n’est pas publié. La concertation des acteurs, qui est un pilier démocratique fondamental, n’est toujours pas convoquée. Par conséquent, tout indique selon l’ATEL, que « le pouvoir en place s’apprête à violer les dispositions de l’article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO, en tentant d’imposer des dispositions favorables au parti Pastef, sans concertation ni consensus ».
La décision du Conseil constitutionnel indiquant la date à partir de laquelle l’Assemblée nationale pouvait être dissoute, et supprimant le parrainage pour le scrutin à venir, a été gardée secrète par le président de la République pendant deux mois. Pourtant, indique le communiqué, le Conseil constitutionnel n’a pas manqué de dire que ladite décision devait être publiée au Journal officiel, « ce qui ne semble pas avoir été fait ».
Cependant, les responsables de Pastef en ont disposé, en violation flagrante du principe d’égalité des forces en compétition, souligne l’ATEL. Il s’y ajoute également que « des responsables ou sympathisants de Pastef disposent d’autres décrets qui ne sont pas connus du public ».
Selon le comité d’initiative de l’ATEL, « tout indique que le président de la République veut prendre l’opposition et les citoyens par surprise, en organisant un simulacre d’élections ». «Il apparaît aussi nettement une volonté d’utiliser le principe républicain de la reddition des comptes, dans le but de diaboliser les candidats potentiels de l’opposition et d’attenter à leurs droits et libertés, notamment celle d’aller et de venir», poursuit le comité d’initiative.
Face à ces menaces graves sur la crédibilité du prochain scrutin, ATEL exprime sa ferme détermination à faire face, notamment « en utilisant immédiatement toutes les voies de droit, nationales et internationales ».