Une avancée majeure dans l’intégration sous-régionale a été franchie ce vendredi à Rosso, ville frontalière entre le Sénégal et la Mauritanie. Les ministres des Transports Yankhoba Diémé (Sénégal) et Ely Ould Veirik (Mauritanie) y ont signé une convention bilatérale de transport routier, levant les restrictions qui freinaient jusque-là la libre circulation des personnes, des biens et des services entre les deux pays.
Parmi les mesures phares : la fin de la « rupture de charges », une pratique contraignante qui imposait de décharger les marchandises à la frontière avant de les recharger côté voisin. Une contrainte dénoncée depuis des années pour ses lourdes conséquences économiques et logistiques.
Cette convention découle des engagements pris lors de la visite officielle du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko à Nouakchott en janvier 2025, où il avait rencontré son homologue Mohamed Ould Bilal. Le texte signé reflète, selon les deux ministres, la “vision ambitieuse partagée par les dirigeants” des deux nations.
“Nous avons travaillé avec un comité technique mixte et les acteurs du transport pour aboutir à un consensus équilibré”, a souligné Yankhoba Diémé, appelant les douanes, forces de sécurité et collectivités à veiller à l’application effective de l’accord. De son côté, Ely Ould Veirik a salué une “avancée significative dans le processus d’intégration”, soulignant son importance pour le développement des échanges.
Ce texte s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération bilatérale, illustrée par l’accord du 2 juin 2025 facilitant la mobilité des citoyens avec une simple carte d’identité ou un passeport. Les liens entre Dakar et Nouakchott se renforcent également sur le plan énergétique, notamment à travers le projet gazier commun Grande Tortue Ahmeyim.
Par cette convention, le Sénégal et la Mauritanie posent un nouveau jalon vers une intégration économique et humaine durable.